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Un missile de fabrication russe a-t-il vraiment touché un chasseur israélien F-35 ?

Un F-35 de l'armée de l'air israélienne. ©AFP

Au-delà de ses qualités réelles ou fictives, le chasseur dernier cri F-35 est devenu, aux yeux de tout le monde, un symbole de la prouesse technologique des États-Unis. Mais cette « bonne réputation » pourrait aussi devenir le talon d’Achille de l'appareil, car la moindre rumeur selon laquelle il aurait été endommagé ou abattu au combat, peut être interprété comme un constat d’échec.

Michael Peck, analyste de la revue américaine The National Interest s'est interrogé sur la question dans une note datant du 12 décembre et intitulé « Un missile antiaérien russe a-t-il touché l’un des nouveaux chasseurs furtifs F-35 israéliens ? ». 

L’auteur rappelle qu’en octobre dernier, les médias pro-russes affirmaient qu’un F-35 israélien avait été touché et endommagé par un missile sol-air S-200 de fabrication russe lors d’une frappe aérienne d'Israël en Syrie. Mais selon la version du régime de Tel-Aviv, l’un des F-35 de l’aviation israélienne a été endommagé après une collision avec des oiseaux.

L’histoire commence le 16 octobre, lorsqu’Israël a annoncé que son avion avait frappé une batterie de défense antiaérienne SAM près de Damas, car, deux heures plus tôt, cette même batterie avait tiré des missiles sur des avions de reconnaissance israéliens survolant le Liban. D’après les sources israéliennes, la batterie SAM syrienne avait été touchée et l’avion israélien était retourné à sa base, sans dommage.

Mais les choses ne se sont pas passées aussi facilement. Michael Peck écrit : « Par simple coïncidence ou non, l’incident s’est produit le jour même où le ministre russe de la Défense, le général d’armée Sergei Choïgou, est arrivé à Tel-Aviv pour s’entretenir avec le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et son ministre de la Défense Avigdor Lieberman. »

Cependant, le site web Southfront a avancé le même jour une autre version des faits: « Selon des sources dignes de confiance, les forces de défense antiaérienne de la Syrie ont utilisé un missile S-200 contre l’avion de guerre israélien. »

Ainsi Southfront a souligné qu’un chasseur furtif F-35 de fabrication américaine, tant vanté par le Pentagone, avait été touché par un missile de fabrication russe datant des années 1960.

« Ce missile de fabrication soviétique est un système antiaérien de longue portée, optimisé par l’armée syrienne. Pourtant, il faut admettre que même dans sa version optimisée, c’est un missile dépassé en termes de guerre moderne », explique le site.

Or, pour Michael Peck, les sources israéliennes et le site Southfront confirment que l’incident aurait eu lieu non pas le 16 octobre, mais « deux semaines plus tôt ».

Selon Tel-Aviv, le F-35 aurait réussi à atterrir après la collision avec des oiseaux, mais les sources israéliennes n’ont pas été en mesure de publier une photo de l’avion après l'accident. L’armée de l’air israélienne a annoncé n’être pas sûr que ce F-35 puisse voler de nouveau. C’est déjà grave pour Israël, car à ce jour, les États-Unis n’ont livré que sept F-35 à Israël qui en a commandé une cinquantaine.

En outre, l’auteur rappelle que le site de défense américain The Drive, a souligné que l’armée de l’air israélien dispose de nouveaux F-35 qui ne sont autorisés à voler qu'en cas d'urgence. Ces avions n’ont pas été optimisés pour des missions de reconnaissance photographique au-dessus du Liban.

En tout état de cause, The Drive n’a pas exclu que le F-35 puisse être abattu par un missile S-200 optimisé. Le site a préféré soutenir, d’une manière freudienne, la version israélienne : « Une collision avec des oiseaux n’est parfois qu’une collision avec des oiseaux. »   

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SOURCE: FRENCH PRESS TV